Amreeka versus The September Issue

Publié le par Delphi

Mes dernières sorties cinéma ont été plus rares ces derniers temps. Les choix de films ne sont pas très alléchants et mon rattrapage du cinéma français s'est avéré décevant depuis la rentrée de septembre. J'ai en effet vu Espions avec Guillaume Canet et Géraldine Paillas, qui m'a laissée sur ma faim et Le Code a changé dont le casting alléchant n'est pas parvenu à combler les faiblesses du scénario et la minceur psychologique des personnages.
Bref, j'avais très peu de coups de coeur à vous proposer mais mes deux derniers films m'ont tout de même donné envie de vous faire partager mon opinion.
                                                                                                                       
A priori, il n'y a rien de commun entre Amreeka, film de Cherien Dabis sur les galères d'une immigrante palestinienne aux Etats-Unis et The September Issue, documentaire sur Anna Wintour, redoutable rédactrice en chef de l'édition américaine du magazine Vogue. Mais à y regarder de plus près, ces deux films ont le mérite de proposer, à leur manière, une vision très personnelle de ce qu'est l'Amérique et son sempiternelle "American Dream". Car, c'est bien de cela qu'il s'agit.

Ces deux femmes au parcours bien différent ont néanmoins un objectif commun qui est de réussir ce qu'elles entreprennent coute que coute. Pour Mouna, mère divorcée d'un adolescent, son ambition première réside dans la volonté de se trouver une place dans un pays où elle demeure une étrangère mais où elle espère se construire une vie meilleure qu'en Palestine. Pour Anna Wintour, son ambition consiste à proposer le meilleur des magazines de mode disponible sur le marché et de contribuer par la même occasion à lancer ou à détruire des carrières de stylistes. Son caractère unique, objet d'une satire littéraire dans le livre de Lauren Weisberger, Le Diable s'habille en Prada, en fait frémir plus d'un. Il faut dire qu'elle détient dans l'univers de la mode un pouvoir exceptionnel qui en fait une icône fascinante mais aussi redoutée.



L'Amérique présentée dans ces deux films, aussi différents soient-ils, permet de faire un parallèle intéressant sur le concept du rêve américain et ses limites.
Anna a réalisé le rêve de son père en devenant une femme d'affaires milliardaire qui trône sur Manhattan du haut de son bureau mais ne parvient pas à entraîner sa fille dans les mailles de la mode .
Mouna devra se contenter d'un travail dans une chaîne de fast-food, en lieu et place d'un poste administratif dans une banque qu'elle lorgne depuis son arrivée sur le territoire américain. Mais elle aura au moins appris à surmonter les obstacles dans un pays qui laisse peu de place aux échecs et aux laissés pour compte...Elle en sortira grandie.

Il est difficile néanmoins de mettre ces deux films sur le même niveau mais j'ai trouvé ces deux parcours attachants. Le documentaire est intéressant et permet de compléter la lecture ou le film Le Diable s'habille en Prada. J'attendais un peu plus du film Amreeka, lauréat d'un prix à Cannes et coup de coeur de nombreuses critiques. Mais l'actrice principale dégage une telle énergie positive et un tel charme qu'elle parvient à faire oublier les petits défauts de ce film.

 

Publié dans Culture

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